jeudi 7 janvier 2016

And I try, and I try...

Quand j'arrêterai d'avoir plusieurs déceptions d'avance, je serai probablement plus facile à vivre.
Mais une frustration qui ne serait pas la norme, ce serait accepter qu'elle me prenne au dépourvu... Et ce qui arrive quand elle est inattendue, c'est qu'au "moment de s'y croire", on se retrouve avec une preuve que la foi était insuffisante, et pourrait bien le demeurer.

Parce que c'est déjà difficile à avoir, une foi, en quoi que ce soit. Déjà, un idéal qui ne soit ni niaiserie ni déni de soi, puis être dedans sans que ça dépareille trop ; puis que ça dure malgré les doutes. Si on se fait décevoir ou frustrer par surprise, faut pas que ça tombe. Donc assez haut, assez fondé, et assez intime pour que ce soit encore vrai malgré les contradictions. "Dur comme un mortier de sang".

lundi 14 septembre 2015

Géo Trouvepatou

Je viens de mettre le doigt sur une sensation.
Une partie de ma vie physique et psychique.
C'est pas un scoop, mais c'est maintenant une sensation que je peux distinguer...

Je me sens sur le point de me perdre, tout le temps. 

Je sais d'où j'arrive, et à peu près où quelque chose peut me mener, mais je passe un tiers de mon temps à m'orienter.
Parfois littéralement, c'est à dire, m'assurer en permanence que je suis toujours sur le bon itinéraire, même quand j'ai déjà fait quarante fois le chemin. La plupart du temps, la désorientation est plus abstraite, entre deux étapes de pensée. Ce n'est pas que je n'atteindrai pas l'étape d'après, mais seulement que, même en ayant déjà fait mille fois la même chose, ou des choses plus complexes, je vais à un moment ou l'autre lâcher le fil  - ou même la grosse corde que tout le monde peut suivre les yeux fermés - assez pour qu'il me coûte de le retrouver ; ça demande autant d'énergie que lorsqu'il s'agit de tracer son chemin lors des premiers passages. Autant de temps à faire attention à pas tomber, même quand il n'y a pas de nouvel obstacle. Toujours devoir rassembler mes idées, même quand je suis censé pouvoir les compter sur les doigts d'une seule main.

Il y a un autre tiers de mon temps que peux prendre à rester perdu. Déjà parce que dans un sens, me sentir perdu, c'est l'être moins. Je ralentis, je m'assieds, je laisse le temps passer et ma cervelle faire quelques tours sur elle-même, je plane, ça devient alors volontaire, je retrouverai le chemin quand je veux, si je veux. Je tenterai de m'excuser ou de me faire comprendre, de communiquer plus correctement, mais pas maintenant, juste encore un peu plus de temps pour retrouver le bon sens : en attendant, je respire.
Bien rude de suivre d'autres gens, et encore pire tout un groupe, quand il faut vivre tout cela pour arriver au même endroit qu'eux.

Quand par hasard, je vois dans les yeux de quelqu'un cette désorientation, cette panique quand le paysage familier mental ou affectif s'est dérobé, j'en chiale parfois d'empathie. Ce qui me déchire, ce qui ressemble à ma propre faille, c'est pas seulement pas tellement leur peur, mais tout cet effort maladroit, personnel, inhabituel qu'ils font pour repartir, rattraper les autres.


dimanche 8 mars 2015

10 balles dans le crin-crin

Retour surprenant au sensations d'une époque de ma vie, où mon ego - pas au sens d’orgueil mais de nombrilisme- qu'il soit heureux ou souffrant se boursoufle et se sursensibilise.
Je vis depuis quelques temps plus intensément  des rencontres, des questions, des déceptions que durant toute une période sentimentale de repli,  position de survie minimaliste ; mais malgré ces envies et volontés redéployées, je me sens en même temps retrouver un état pas plus équilibré que celui que j'ai pu connaître entre vingt et trente ans.
Comme si l'expérience ne faisait pas encore assez à l'affaire...
J'aurais cru ressentir les choses à meilleur escient, plus en rapport avec les évènements, et je me retrouve encore pris dans la lourdeur de mes propres interprétations auto-centrées.

L'aspect positif, c'est de de sentir des appétits, une plus grande curiosité pour ce que je peux vivre et voir.
Ca bute encore sur mes faiblesses de caractère, de courage à laisser naître et maintenir des mouvements d’enthousiasme.

On va essayer de pas se laisser décourager.

vendredi 19 avril 2013

Dull boy won't play, dull boy won't work

Cher réseau,

aujourd'hui je suis tombé sur un morceau, en psychothérapie.
(oui, salut, ça faisait très longtemps, merci de lire / j'temmerde / désolé)

Jouer avec ma fille ne m'est pas facile.
Quand j'étais petit, jouer, ça consistait à prendre un GI Joe, le regarder, et me projeter toute l'aventure autour de lui. Je bougeais pas tellement, pour faire ça.
J'ai jamais su ni aimé vraiment jouer. Ce que je me racontais était pas forcément plus plaisant que ce qu'on peut faire en jouant avec quelqu'un, mais je suis nettement meilleur public que tout autre joueur. J'étais content de me raconter cent fois la même histoire,  je savais quand tel bout de l'histoire était une péripétie et quand ça allait s'arrêter d'être difficile pour mon bonzom bandaï.
Jouer avec quelqu'un d'autre, c'est gagner ou perdre, ou un rapport de pouvoir, ou réagir à son truc alors que t'aurais bien vu tout ça différemment.
Alors bon, quand Loulou se pointe avec ses figurines à elle, je sais pas plus quoi faire que quand j'étais petit.

Et pareil : je veux pas jouer à la vie en société. J'aime pas. C'est pas que je pige pas les règles, c'est pas que j'aime pas les autres joueurs, c'est pas que c'est pas amusant. C'est que c'est "jouer". Intégrer, seconde par seconde, toutes ces réactions, toutes les étapes de la partie EN PLUS des mille bout de mon jeu intérieur.
Travailler, tu sais avec les n+1, les collègues, les étapes, c'est le jeu social.
Draguer et aimer, aussi.
Avoir des potes, aussi.
Je me retrouve avec une même indétermination que face à ma fille qui me tend son schtroumpf : il faut alterner mes propositions et les siennes, être en phase ou en rythme, un truc que je n'arrive pas à faire.

Je te dis ça comme un constat pessimiste, mais t'inquiète, je sais que c'est une étape.
Pour moi, c'est très important de toucher la nature de ce blocage, d'avoir en tête cette expérience de anti-ludisme pour comprendre comment, finalement, tiens, je vais lancer un dès et faire avance mon ptit chval.



mercredi 22 février 2012

Ambition ?

Choses faites :
- séance thérapie
- gros détour marché par les Buttes-Chaumont, pour fatiguer un peu la machine, et puis ya du soleil. Joggeurs, Taï-chi, un enfant de deux ans de moins que Loulou qui joue à éclater au bâton les bulles de savon que lui fait son père, quelques mètres carrés d'une pelouse avec un reste de glace (neiges éternelles super locales), un jeune couple fait du badminton sur une pente à 60 %, un requin saute du bassin et bouffe trois caniches exagérément propres.
- un 8 de vittoz
- après une montée d'angoisse surgie de l'oisiveté, écriture, pour comprendre. Je sais pas si je redécouvre l'eau tiède, mais j'ai cru flairer une piste.
Donc, extrait :

Todolist. Tant à faire. Beaucoup de priorités secondaires. Ce que j'aurai dû faire. Et en même temps c'est des riens (rendre les livres à la bibli...).
Ca fait peur, parce que quand je fais ces choses anodines, pratiques, communes, je joue le jeu.
C'est reconnaître qu'ils ont raison, les chefs et les gens qui condamnent mes lenteurs et les profs qui me disaient "peut mieux faire".

Parfois faire ces petites choses me rend fier.
 Mais il y a un piège de "reconquête" après avoir perdu du temps à pas le faire. Je me sens héroïque d'avoir remonté la pente.
Ça joue à confirmer le côté "handicapchallenged" auquel je tend à m'identifier "par facilité". Fabrique le cadre, fait monter artificiellement la valeur, et je m'auto-congratule de faire un truc normal.

Mais aussi on doit s'auto-congratuler, vu que personne ne le fera. Assez généralement.
Et puisque moi, je peux savoir à quels moments c'était difficile pour moi. Maladroit, œdipé maousse, TDA, moi parce que moi ou whatever. Oui, j'ai eu du mal à le faire, quand pour toi c'est simple ou nécessaire. Mais je le fais. Le "bien" ou pas, pour l'instant...

La point d'équilibre, ça peut donc être de déterminer par moi même la difficulté, le critère de réussite.
Pas m'autodisqualifier en permanence pour ne pas avoir de réussite à produire - et finalement culpabiliser puisque c'était le critère d'autres gens qui me semblait constituer la réussite.
Les critères des autres paraissent si hauts. Cette endurance qu'il faut pour s'y maintenir.
Pour pas partir perdant : connaître mes critères, reconnaître mes résultats, trouver le moyen de ne pas renoncer intérieurement à ma propre estimation quand l'estimation normative ou personnelle est sévèrement différente.
Pas nécessaire d'être dans l'auto-évaluation permanente, même bienveillante. Ya des moments qui se font tout seuls.
Distinguer mon auto-complaisance, finalement anxiogène, de la bienveillance envers moi-même.
Un gros morceau de mon auto-rééducation, ça.

lundi 6 février 2012

Se battre à coups de coulpe

Je renâcle à reblogguer, et j'en ai envie.
Je peine à avancer sur l'introspexcavation de mon vampire psychique : un écrit autobidulien que je m'envoie à moi-même par mail depuis quelques semaines, à vocation thérapeutico-narcissique (encore) moins soucieux de forme que celui-ci,  où je tente de me colleter à une "honte d'être moi"que je n'arrive pas à dépasser
Je ne publie pas ça, parce que je ne sais pas - encore - faire mieux qu'avoir honte de ce que j'y dis. Parce que peut-être aussi c'est moins un "je pour jouer" que j'essaie de construire.
Le "je" de broken biscuits et des autres narcissites antérieurs n'était pas qu'un divertissement. C'est moi qui en suis un. Et je me vois obligé de devenir autre chose, de grandir. Et l'ingrédient "public élargi" ne marcherait pas, je crois, pour cette métamorphose-là.


Depuis tant de mois que ne je blogue plus vraiment, pourtant, il y a matière à écrire. Un quotidien qui a du sens, même si je le trouve dégueulasse au goût. Ce ne serait pas inutile pour le côté psy, ça n'empêcherait pas, si je fais tout pour que ça ne tourne pas en rond.

J'ai envie de reblogger, disais-je. D'abord pour te tenir au courant.
D'un autre côté, ce que j'ai à raconter, c'est triste, et je crains que tu me juges...
Ya de quoi.


Allez. Une petite liste de faits (un petit "mode prétérition", si ça te rappelle quelque chose).

- toujours avec la Grande Souris.
- sevrage de mon très vieil antidépresseur.
- Carte de transports pour pauvres, OK. RSA OK. CMU OK. Chômeur longue durée.
- départ de Kapuchette pour un chez elle
- suite à une stratégie de l'autruche avec les impôts et le syndic de copropriété, grosse emmerdes de fric. Par la suite écopées par mon père. TRES grosses emmerdes. Avec  huissiers, et même  assignation à comparaître.
- retour à la case anxiété généralisée. En partie, suite à une stratégie de l'autruche avec la majorité du spectre visible du réel...
- violente conscience que je dois sortir de temps en temps de ma caverne.
- et y faire beaucoup de ménage.
- En sus de la Grande Souris, appelé le Canard, Moumouth, couch-parleur et Kapuchette à la rescousse. Pu aussi, plus tard, me livrer à Ricqueta, et à mon père.
- la Grande Souris vit de son côté de bons gros moments de doute bien méchants
- contact providentiel avec un excellent cabinet médical de secteur 1.
- fin d'automne et fêtes de noël très sombres...
- ennuis de santé du côté de la famille de loulou. Ricqueta de plus en plus débordée.
- bilan de compétence en cours.
- stabilisation de l'humeur à coups de benzos.
- initiation à la méthode Vittoz
- passage du couch-parleur chez moi. Présence et coups de mains, tris, débarassage dans l'appart'. On dirait un peu moins l'intérieur d'un toxico.
- tentative de thérapie. Dans une assoc d'analystes, qui fait ça bénévolement.
- c'est pas gagné.


Pour résumer le cœur du problème derrière cette liste : j'ai trente-cinq ans, et je me sens incapable d'endosser la responsabilité de ma propre vie, du détail domestique aux questions d'avenir.
Je n'ai mis, toute ces années, que très peu de bonne volonté  à prendre les décisions et responsabilités les plus basiques ; celles qui assurent la subsistance et certaine dignité. Jusqu'ici, ma famille m'a protégé des conséquences les plus brutales de cette attitude puérile, et j'espérais avoir toujours assez de vent dans le dos pour avancer le minimum nécessaire.
C'est raté. Le résultat est minable. J'en suis responsable.

Faire moins nul, faire viable, arrêter de fuir...
"Vaste programme", m'aurait répondu le Général.

Oui, un bon clin d’œil masochiste pour conclure, parfait.

mercredi 2 novembre 2011

Condition banale

A l'occasion de ma rougeole déclinante, je constate de nouveau que j'ai plus besoin qu'on s'occupe et s'inquiète de moi que je ne l'ai permis.
Merci à La Souris pour ta présence ces derniers jours... Aller mieux sans elle n'aurait pas été la même chose.