lundi 19 janvier 2009

Dédouanement de l'importation de la haine

Dans la guerre qui oppose Israël au Hamas, je ne peux pas désigner le méchant.
Le plus fort, à la rigueur.
Si, si, quand même.
Les musulmans sont nombreux, les musulmans refusant l'existence d'Israël aussi.
Mais le nombre ne suffit pas. Ou alors les U.S ont gagné sur l'U.R.S.S et les régimes communistes par simple coup de bol.

Donc, position primaire du gauchiste, avant même relevé des identités : je suis du côté du plus faible. C'est manichéen, mais je me sens assez à l'aise là-dessus.

Là ou par contre je peux discourir sans me sentir l'air aussi crétin, c'est sur la réthorique défensive de ceux qui justifient ou cherchent à nous faire comprendre l'action de ce pays.
"Han, pourquoi ça vous intéresse, hein, parce que c'est des juifs, hein, c'est ça ?"
Ben... Si on part du principe que l'histoire des juifs fait partie de l'identité occidentale, déjà, oui.

Mais honnêtement, c'est surtout parce qu'Israël est une démocratie, moi, que ça me choque. "Si on balançait des roquettes sur Marseille, vous feriez quoi ?"
Nous ? Nous les gauchistes alcooliques ou nous les français ? Nous les lâches qui fuiraient n'importe quelle front armé, ou nous le Peuple Français et Patriote ?
Dans une démocratie, le désaccord interne serait fort. Comme il l'est devenu quand les U.S sont allés bombarder l'Irak. Ca a mis le temps, d'accord. Mais oui, ça gueule, c'est pas tous comme un seul homme derrière les conscrits (joli mot, tiens...).

Donc, pourquoi ça choque, alors que les morts du Rwanda, de la Turquie, ils sont nombreux aussi, ils comptent moins ? Non, mais on se dit qu'entre peuples sous dictatures, la déception ne peut être la même. Dans une démocratie, on s'attend à entendre plusieurs opinions contradictoires à l'intérieur de la nation. Des lâches comme Bardamu, des va-t-en guerre comme Chuck Norris, des indécis...
Ce qui se publie en France au nom d'Israël sonne plus unitaire.
Pourtant, c'est une démocratie.

Donc on se sent interpellé, les opinions échauffées. Comme quand c'est l'amérique qui tappe l'Irak. Ou quand elle soutenait les dictateurs sud-américains.
On gueule. Rien à voir avec l'identité communautaire du pays.

Ca veut dire que les démocraties devraient être faibles et désarmées ?
Eh ben ça, c'est une question qui mérite d'être posée, non, par exemple ? Comment différencier pacifisme et non-violence, au niveau d'un Etat ?
Mais cette question, non, hein, c'est sans intérêt, ce qu'il faut savoir c'est si oui ou non j'aime les juifs.

Yen a des biens, comme dit Didier Super.
Personnellement, je trouve qu'il y en a de très belles (1), qu'il y en a de très brillants, et que sans ceux-là mon monde serait moins beau et moins intéressant. Probablement de façon plus notable que si c'était les danois qui manquaient au tableau.
Ayé, j'ai le droit de dire que néanmoins, Israël pourrait aller plus loin dans son travail démocratique ?

(voilà, heureusement que personne ne m'écoute).


(1) j'insite sur ce point : les métisses, c'est beau. Et séfarades comme ashkénazes ont des sang très métissés. Oh, je distingue pas comme ça une turque d'une grecque (coucou Samaïn...) ou d'une séfarade. Je ne sais pas si c'est impossible ou si c'est une question d'expérience. Mais n'empêche, dans les quartiers de Paris à forte population juive, je mate. Et quand en plus elles se mettent à faire des études littéraires je bave. D'accord, c'est du fantasme.

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