mardi 26 octobre 2010

Very Bad Free Lance

L'enjeu d'avenir proche du ouèbe, ça va être la diffusion de l'information.
(tambours)
(rires)
Bon, ça va...  La diffusion de l'information par le grand public.
Je ne parle pas des blogs, Youtube et le videogag permanent, ça n'est encore que l'embryon du germe.

Plus l'industrie 2.0 avance, plus elle rend accessible à tous les moyens de production (musique, photo, film, logiciels d'édition). Mais surtout, elle offre des moyens de diffusion et de distribution.
En pratique, demain, internet sera le lieu de diffusion de la télé et de la radio. Oui-c'est-déjà-le-cas-je-sais. Mais la population qui se sert encore de téléviseurs et de transistors classiques reste majoritaire. Il y a un moment où elle ne sera plus qu'une grosse partie du public. Et les anciens médias auront un usage spécifique (mettons regarder de la 3D, certains types d'émission à certains moments). 

Pendant ce temps, Youtube, podcasts et blogs vont se développer et suivre la logique "2.0". Pour les cyperbapymougeot, "2.0" c'est le moment où au lieu de chercher le contenu sur le web (je vais sur des site dont j'ai les marque pages), on configure son bouzin pour que le contenu vienne à nous : je veux lire les éditos de machin, voir les documentaires par l'équipe bidule, suivre les épisodes du feuilleton truc (les sites me donnent accès à leur production au moment où ils l'ont mis en ligne). Pour le domaine de l'information, les documents faits-maison arriveront sur le même écran que ceux des pros de l'info, en concurrence directe. En direct tout court.

En direct tout court, son et/ou image des évènements et des non-évènements significatifs, vus et entendus depuis le palier.
A chaud, sur l'écran de mon canapé (pas  seulement à l'arrache à la pause café) je vais voir Juju2003 filmer les CRS en train de charger. Je vais voir aussi tous ses copains qu'auront fait pareil. Je vais voir aussi mimignougnou donner à manger à ses mioches, mais je parie moins sur son influence. 
Je vais voir MiCodesRestos filmer la bouffe des SDF en commentant de l'arrestation du directeur de Golden Cow Inc. 
Je vais voir l'enregistrement en caméra cachée du rendez-vous de licenciement de JohnD, et aussi de ses entretiens d'embauche les plus flippants.

Ca existe déjà, mais d'ici peu, tout le monde pourra le faire et ce sera ausi facile à trouver que TF1. Ce sera peut-être parfois plus con que TF1. Mais il y aura des sites, des wikileaks et des e-Canards Enchaînés pour balancer, à chaud et sans filets, des infos qui ne passent pas ou plus. Sur des adresses connues, avec des sketches et des chroniques, dont la déontologie sera celle de Jackass : du percutant à tout prix, quitte à passer soi-même pour un naze.

L'info 2.0 sera punk ou ne sera pas.

mercredi 20 octobre 2010

Méchamment rêveur

Cet endroit de la lune, ce vent doux partout, cette tendresse constellaire, ces loopings de plume duveteuse, ces espaces minuscules, perchoirs de poussières ensoleillées ...
C'est aussi un ciel d'où je juge et condamne, le camouflage qui me sauve de vos chasses et de vos continuelles brutalités, la tanière où vous ne m'assommez plus de vos mugissements et caquetages, si haut dans les rochers que vos vessies arrivent trop vides pour y compisser vos absurdes territoires.

C'est ce qui me rend humain, étranger, curieux, touriste fasciné et imbécile.

vendredi 15 octobre 2010

Soft spot

Dans la catégorie "émotionnellement j'ai 14 ans" :


Quand je pense à une fille, c'est un peu comme si je m'étais fait une bosse. Une bosse gentille, une bosse qui fait du bien, un peu mal mais pas trop. Ça lancine, ça se rappelle à toi quand tu bouges, tu tâtes pour voir et pour t'étonner. Je suis certainement un peu cabossé, mais j'aime plutôt ça. Peut-être même qu'à un moment, ça me donnera de la classe. 

Faudrait trouver la confiance de donner cette carcasse en fer blanc, même si c'est pas assez précieux, pas un vrai super jouet qu'on garde bien en vue dans sa chambre. Faudrait jouer quand même avec, puisque finalement, c'est solide et que ce qui compte c'est de rire et se faire des passes.

mardi 12 octobre 2010

enième reprise de la baston dérisoire mais indispensable

J'étais très fier, hier, d'être allé revendre quelques bouquins. La somme gagnée était minuscule, mais elle rendait moins lourde la veille amende que j'ai à la bibliothèque. Cette amende m'empêche aujourd'hui d'emprunter des livres.
En ce moment, emprunter des livres, j'en ai très envie. Même besoin pour la préservation de ma santé mentale, histoire d'avoir une contre-proposition à faire à mon écran de télé. Et à la sieste systématique,  pas particulièrement corta, à laquelle je cède si facilement.

Donc, tout fiérot, je jette un oeil à mon compte en banque.
Ah. Oui, quand même.
C'est un peu négatif.
On est le 12 du mois.
Comment ça se fait, je mange rien, je sors pas.
Ca se fait essentiellement que je suis en hors piste par rapport à la sécu. J'ai des dépenses médicales (le docteur qui me deale ma ritaline il est souple, mais il douille). La sécu, elle attend que je lui dise que je suis au RSA pour pouvoir de nouveau me rembourser. Ou que je lui donne n'importe quel autre conclusion des impôts, en fait. Ce mot des impôts, je vais l'avoir dans les 30 jours. Mais en attendant, dès que je vais voir un médecin, baff dans ma gueule. Donc, depuis juin, j'en suis en tout à 360 € de ma poche percée. Sur un budget de 500 € par mois, charge fixes non comprises, oui, ça fait un peu mal.

Bien. Donc pour payer des amendes à la bibli (qui en plus vont au même trésor public qui me fait lambiner), on va patienter un peu en fait.

Regardons ça sous l'angle optimiste :  j'ai dégagé un espace de 50 cm² correspondant au carton de livre viré.
Et 50 cm², au prix du mètre immobilier parisien, c'est la fortune.
Sans rire, ça veut dire que le front du "débordélage" avance aussi un peu, ça c'est pas mal.

Je te tiens au jus.

jeudi 7 octobre 2010

Batailles contre ce stupide quotidien

Mes combats dérisoires continuent.
Me faire connaître des Impots, mettre mon appart à sac (déjà que c'est un terrain vague) pour retrouver la paperasse dont ils ont besoin, rembourser mon syndic, faire des compils de dessins animés pour ma fille, trier des livres pour les vendre à Gibert pour pouvoir payer mon amende de bibliothèque, appeler ma grand-mère... 
Les jours sont souvent vides sur ma lune. Mais depuis quelques mois, j'ai repris les armes. J'exagère à peine : pour moi, faire les choses les plus basiques pour pas finir à la rue, ça relève de la guérilla. Celle de la chanson de Goldman, où "les choses ont gagné, c'est leur territoire". Celle de Mon oncle perdu dans la ville. Celle des nerfs d'Adam Sandler dans Punch Drunk Love. 
Je suis un privilégié dans la mesure où je sais que la croix-rouge me trouvera avant les autres si je suis blessé au front. Mais je suis sous les bombes, sinon.

Et bonne nouvelle, je riposte.

dimanche 3 octobre 2010

Offre limitée

Et puis tu sais, j'ai toujours du mal à m'offrir à toi. Avant, c'était aussi parce que je voulais me préserver. Aujourd'hui, c'est que je n'ai rien qui puisse suffire, même pas un temps.
Je sais faire exprès d'être insuffisant. Mais là, je le suis vraiment.

C'est même pas que tu serais trop bien pour moi. Tu pourrais être la plus intelligente, la plus drôle, la plus belle, la plus friquée, la plus moitifiante, je m'en fous... Je me sens régulièrement  snobé par des filles qui en valent mille fois moins la peine que toi.

C'est plutôt que je ne veux pas te mentir.
J'ai pas d'ambitions. Ma piaule ferait honte à un toxico. J'ai pas un rond, et j'en aurai jamais vraiment. J'ai pas de talent. Je suis pas fidèle. Je suis un amant tout juste passable. Je crois sincèrement que l'oeuvre de James Cameron vaut mieux que celle de Chabrol, et qu'une partie de Jeu de Rôle vaut mieux qu'une soirée à l'Opéra.

Tu vois ? Si je te drague pas, c'est un cadeau que je te fais. Et au lieu de maugréer sur les tanches à baskets qui t'injuries quand tu leur donnes pas ton mobile, tu devrais m'offrir le resto juste parce que je ne t'appelle pas.

Je noircis pas le tableau. Aujourd'hui, je suis vraiment comme ça. Si tout va bien, demain, on pourra marcher dans ma chambre sans cuissarde de pêche, j'aurai plus l'impression de m'habiller chez Emmaüs, et je pourrai même t'offrir le théâtre de temps en temps 1 .
De nouveau, ce sera plus par égoïsme que par honte que je ne m'offrirai pas à toi.
Avoue que t'es impatiente.



Note :
1) pour la Science-Fiction, par contre, c'est pas négociable. On ira voir Luchini si tu veux, mais pas un soir de Jeu de Rôle.

vendredi 1 octobre 2010

Même si c'est un mensonge et qu'on a pas une chance

Je me comprend. Je sais où j'en suis, mais ça n'arrange rien.

C'est au moment où on se laisse qu'elles me manquent. Quand on sait pas quand (et parfois si) on va se revoir. Et l'intensité de ce manque là, une fois rentrée en moi, elle dure. Elle m'accompagne plus longtemps que les émotions en présence, que l'incertitude de la séduction, que les meilleurs moments ensemble.

Toujours, et pas seulement après l'amour, il y a un moment où je nous sens en compagnie l'un de l'autre plutôt qu'ensemble, ou mutuellement attirés. Je ne te parle pas de la joie d'aimer et d'être aimé, mais de la présence de l'autre dans notre tête, partout. Cette présence-là dure moins, donc m'influence moins que le manque et l'envie.

Je suis polyamoureux aussi 1 pour ça : l'espoir irrigue ma relation, quand vivre la compagnie banalise mon aimée, la diabolise un peu (je suis un sale misanthrope) et la dévalorise parfois (c'est sans narcissisme : moi-même, je me déçois quotidiennement...  au moins je n'attend pas que l'autre compense en me satisfaisant indéfiniment, ce qui est la forme la plus courante de l'égoïsme amoureux (oui, c'est de vous que je parle (hinhinhin))).

L'envie de celle que je n'ai pas encore séduite, ou que je ne peux pas rejoindre à volonté, c'est une émotion puissante. Un peu trop. Ce n'est pas la solitude ou le célibat - seulement une de leurs composantes. Et ce qui me chagrine c'est que cette émotion existe avant même de connaître une femme. Ce n'est qu'une espérance d'idéal amoureux ou (et) du désir déguisés en manque, pourtant je n'arrive à espérer que celles que j'ai vraiment rencontrées. Je ne peux m'en divertir complètement ni avec mes loisirs, ni avec une autre femme que je rejoindrais demain, ni avec ma main droite.

Mais celle qui me squatte la  tête est trop souvent une femme avec qui ça ne marcherait jamais vraiment. Ou une avec qui je n'ai pas mes chances ! Ou une avec qui ma chance a tourné, passé, fuit, se terre... Ou bien, l'envie pourrait être plus douce que la satisfaction.
De toute façon, cette envie mourra, satisfaite ou non. L'attente a toute chance d'être déçue, et cependant, c'est elle qui guide mes mains vers le clavier du téléphone, vers le code d'entrée de l'immeuble, vers la peau, "j'en dis pas plus, faut bien rester révérencieux" 2 ...

Cette germe de désir pousse à la rencontre, je ne m'en plains pas. L'ennui, quand on aime autant les fleurs des champs que les chênes, c'est qu'on se promène souvent sur des terres dont on nous impose ou retire la propriété trop hâtivement. Et qu'on a parfois du mal à expliquer ce qu'on y fait, quand on sait malheureusement très bien comment on y est arrivé.



Notes :
1) rappel : la première raison étant la sensibilité à la diversité, et l'explication la plus influente, une volonté de sauvegarde de mon cher isolement.
2) Mé oui, c'est Boris Vian...

lundi 27 septembre 2010

Servitude volontaire (digest)

Le désir d'autorité et la foi sont des besoins de base, qui se mêlent spontanément. Pour ressentir la vérité d'une doctrine, on l'applique par un  quotidien "sanctifié" (mange pas de cochon, bois pas, montre pas ton corps, tout salaire mérite travail...). Sans ce genre de directives, de conséquences pratiques, les croyants ne pourraient pas éprouver la portée de leur foi.

Ce besoin d'autorité et d'obéissance à de petites chose, c'est ce qui permet de ne pas douter. De pas remettre en question sa place, celle des autres.
On ne peut pas réformer les humains là-dessus, c'est trop ancré. La plupart des gens n'ont aucun besoin de doute. Mieux, ils font tout pour ne pas en avoir. Qu'ils luttent contre celui-ci avec un dieu, la doctrine marxiste ou leurs besoins matériels, le principe est le même.

Quand on veut changer les choses, où s'opposer à un discours appelant à l'ordre, il faut tenir compte de ce désir de servitude volontaire.
On ne peut agir qu'au moment où les gens se plaignent de ce que la bride est trop serrée ; on ne peut pas les forcer à conclure qu'ils doivent s'en libérer. On ne peut dire que ce qu'on sait, et on ne sait pas à leur place ce qu'ils seraient censés faire une fois libres ; ils  le demandent pourtant.
On ne peut que poser des questions, et attiser le désir d'en poser, attiser l'insatisfaction... la faire aimer comme signe de vie.

vendredi 3 septembre 2010

Le courage des corbeaux

Un travers français : prendre ses réflexes athéistes pour un signe de sens critique.

Ca rate jamais : à chaque fois qu'un film américain évoque la Bible, bum,  t'as au moins trois articles qui dénoncent la propagande et considèrent en conséquence son scénario comme idiot. Quand un américain te regarde d'un oeil pénétré et te dit "Jesus nous sauve", c'est nécessairement un débile congénital ou un émule de Torquemada. Ou un truc dangereux quelque part entre les deux.

La Foi est un sentiment.
Pas plus con que le désir de faire de la maille, celui d'honorer ses ancêtres, l'affirmation de soi, l'amour romantique ou le sentiment d'être un citoyen du monde. Pas pire et pas meilleur. Un sentiment, qui te mène parfois à des trucs bien et assez souvent à des trucs vraiment cons. Tout comme les autres, un sentiment construit, formaté, marque d'une culture. Mais en France, on a la laïcité, on a fait la révolution, Molière nous as expliqué Tartuffe dès la 6ème, héhé, on est trop forts.
Hm, et on en fait quoi de bien, de cet esprit libre ? Ca nous mène vers quels sommets ?
Le petit malin qui me pontifie que les héros américains citent trop la Bible, il a quoi dans le ventre ? Généralement une bouillie fadasse, sans plus de saveur que l'hostie qu'il feint de vomir.

Ce genre d'athéisme, c'est au sens critique ce que les courriers du coeur sont au féminisme. Ou ce que le ketchup est à la tomate. Un sploch.

(Ca sonne tellement bien que je peux me dispenser d'être clair)

jeudi 26 août 2010

Quand le réel est devenu fun.

Selon Lehmann dans sa préface à "retour sur l'horizon", une antho de SF française, la SF est spontanément transcendentale. Dit comme ça... Je propose une hypothèse qui confirme cette proposition et resserre son lien avec l'imaginaire. Dans un monde de communication, le récit, les références sont partout. L'âge des mythes est revenu. L'exemple le plus schématique étant l'usage du Storytelling en politique (Les falsificateurs, le roman de Bello, en est une passionnante illustration ).

Les symboles et récits ont retrouvé leur rôle ancien. Dans les grottes, on peignait la chasse pour favoriser la chasse. Les statues antiques étaient des incarnations concrètes du divin. Aujourd'hui, Argos-Panoptés, le Géant aux cent yeux, c'est pas une antiquité, c'est juste la caméra dans le métro. Et un récit ("il y a un terroriste qui fuit l'armée en mobylette" ou "je suis hyperactif,  si je suis élu, je vais rendre la France hyperactive") peut influencer nos comportements. La mémétique est le fonctionnement actuel de la magie...

Donc si on décrit le monde actuel de façon réaliste, on utilise des récits et de mythes.  Comme le fait Thomas Pynchon, par exemple. Ou Garcia-Marquez, avant lui...  D'une certaine manière, une partie de la littérature escapiste* ne fait  donc plus que désigner le réel, le réel est devenu ce qu'était l'Art, un jeu à décoder - encoder.
L'imagination est arrivée au pouvoir, parce que la technique dépasse en permanence l'idée qu'on a du réel.
Les archétypes de Jung + le Storytelling + des boulons = ce qu'écrirait Zola aujourd'hui s'il voulait toujours faire du réalisme. Ce qu'il a fait, d'ailleurs, puisque la fin du cycle Rougon-Macquart contient une potion magique.
Ne PAS décrire cette transcendance maintenant quotidienne, ça, c'est une littérature hors du monde et du réel. Ses auteurs sont finalement beaucoup plus enfermés dans le faux que les autres, ils font une fiction qui relève de la falsification, puisque son réel exclue la présence de métaphysique.


L'escapisme, c'est la réalité, gloire à la nouvelle chair.


* : de "escapism", désignant en anglais la littérature d'évasion au sens très large -  tout l'art qui divertit le lecteur du réel au lieu de le lui désigner.

jeudi 12 août 2010

DW

En fait, Doctor Who, c'est du dandy pulp avec de la twilight zone.
Dit comme ça, je suis pas certain de le vendre mieux qu'avant...

mardi 3 août 2010

les nazeurs

"nazeur" : le mot vient du site rue 89. On peut noter les commentaires, et si on lui met une note basse, on le naze.
C'est probablement un point godwin caché, en fait, ce mot...

J'ai toujours eu une pointe d'agacement face à un comportement courant dans le geekdom : les mecs achètent le produit, tous les produits d'un certain genre (comics, billets pour des films de SF...) et lui cassent du sucre dessus, selon des critères super élevés, comme quoi l'oeuvre prend les gens pour des cons, que ya pas assez d'intelligence, que c'est crétin.

La source de ma crispation, je viens de la trouver. Le nazage d'oeuvres issues d'un univers pour lequel on a du goût me semble être, dans la plupart des cas, une hypocrisie et une auto-valorisation facile.
Une façon de dire aux gens qu'on est plus intelligent que ce qu'on consomme, même si on continue à le consommer (ça doit d'ailleurs être valable dans beaucoup de domaines autres que la culture geek). Merde, sssumez vos bas instincts.

Si je vais voir, prenons un exemple d'école, Babylon A.D. avec Vin Diesel. En particulier si je suis un peu informé par le buzz, mais "Vin Diesel" sur l'affiche devrait être une info assez significative en soi, qui devrait pousser à la consommation ou à son refus. C'est complètement faux-derche de dire que le film est mauvais parce qu'il est bête, concentré sur l'action et pas aussi fin que le bouquin. C'aurai été une excellente surprise que ce ne soit pas le cas, mais quand même. Le film est plutôt moyen, certes. Mais naze parce qu'il a les caractéristiques habituelles d'un blockbuster d'action SF? Si vous aimez les blockbuster SF, allez y et profitez du truc, si vous n'aimez pas les clichés de ce genre, n'allez pas en voir (genre le mois de sa sortie) sans vous être assuré d'un minimum de qualité.

Si on est très malin et très au dessus des oeuves qu'on a dénigré, on consomme autre chose, c'est tout. Lisez des trucs, ou même jouez à la console, on s'en fout. Mais vous rachetez pas une conscience, ça demande un peu plus que quelques sarcasmes convenus.



Mais oui, je sais que la mauvaise foi est un droit fondamental.

jeudi 29 juillet 2010

très petit bout de biscuit

BRAZIL, c'est écrit au fil de la plume. Mais avec les pieds. L'intention de ce style, c'est de sortir des cases, de jouer sur la corde maverick de la critique. Les écrans de ciné aussi sont pavés de telles bonnes intentions. Du bon pavé bien lourd.
Un style pauvre, en roue libre, ça rend pardonnable la mauvaise foi. Sans laquelle il n'y aurait pas beaucoup de presse ciné... Le défaut spécifique de la revue rend finalement tolérable le défaut qu'elle partage avec les autres.
Non, parce qu'autant c'est pas ce qui se vend le mieux la subjectivité, c'est pas non plus ce qui manque dans l'environnement culturel. Tout le monde il est subjectif. Et même bouffi d'érudition.
La plupart des revues y mettent du snobisme germanopratin, quelques unes un peu de démagogie de niche, au moins BRAZIL échappe à ces postures.

Ceci dit, la générosité des articles compense assez bien les prises de positions (parfois) (non, assez régulièrement) sous-argumentées...
Avec BRAZIL, c'est comme faire un tour chez les parents, tu repars pas les mains vides, t'as des réserves. Des tas de petites références, de témoignages alléchants, des tas de trucs dans le rab que t'es bien content de chopper. Comme dans ces festins, dans les menus de mariages, où la qualité est pas toujours à la hauteur de l'événement, mais où tu as forcément quelques bons morceaux, quelques bons verres, et dans un moment d'abondance, au fond, t'es content.
Pour deux pages complètement sans intérêt (généralement l'interviewer est trop content de la bonne ambiance avec l'interviewé, tu sais ce qu'ils boivent, ce qu'ils ont regardé à la télé hier, si ils ont eu un rhume), t'en as deux où les mecs parlent avec passion de leur boulot, de ce qu'ils mettent dedans. Là, personne ne fait le malin, ni démago, ni snob, là t'as de la substance. Plus qu'ailleurs. Alors...

vendredi 23 avril 2010

Silence dans l'écrasement

Des heures et des mois,
à non-vivre,
à hanter les rayons du supermarché,
à être sale,
à ne pas comprendre,
à penser si peu,
à ne plus parler pour ne pas attirer encore plus de néant,
à n'espérer que de ne plus être déçu,
à trop dormir, jamais se reposer,
à ne rien faire, mais tellement mal rien faire,
à être malheureux, être mal, sans que personne ne fasse de mal,
à avoir le tort que ce ne soit pas plus difficile,
à vivre gâché,
à m'écraser toujours plus pourri, moisi.