mercredi 26 octobre 2011

Confessions of a Confuse Mind

(j'ai coché le paramètre qui crée une mise en page automatique  pour les téléphones portables. Tu me diras si ça marche)

Je suis paumé, en ce moment. Confus. Conscient que cette confusion est entretenue.
 Pas au plus dans la merde que j'aie jamais été. Ca, c'était probablement l'an dernier. Avec un petit revenez-y il y a deux mois, et sans doute des répliques dans les années à venir, puisque mes conditions de vie changent trop lentement pour que ça ne me re-saute pas à la figure.

Mais là, pour l'instant, le flingue dans ma nuque a repris sa position désarmée.
Quoi, non je dramatise pas...
Je suis dans une situation précaire, socialement et matériellement, et même si elle est un peu moins angoissante (temporairement) je n'en deviens pas forcément plus maître. Cela prend beaucoup de temps, de maîtriser, ou de "bien non-maîtriser" sa vie.

Je ne pars pourtant pas perdant, c'est même pour ça que je t'écris.
Je vais mettre au clair mes désirs et obstacles, histoire de faire le point.
Méthodo : je fais une liste, et sous chaque item, j'écris la difficulté et la voie plausible de résolution de ces dernières. Précision : je n'ai lu aucun livre de développement personnel dans les dix dernières années.

JE VEUX DU FRIC
La mère de toutes les emmerdes.
Difficultés :    Déjà, soulignons : je dis pas "boulot", je dis bien "fric".
Oui, je sais que les deux sont assez intimement liés. Cela donne donc assez clairement le cadre de ma recherche de boulot de dire que ce n'est pas un boulot que je cherche, juste un essentiel de survie. Les chômeurs heureux, mouvementuscule auquel j'ai eu l'honneur de participouiller à la fin des années 90, s'était assemblés et reconnus sous une banderole ironique "on veut des boulot de merde payés des miettes". C'est à peu près ça.
N'y vois aucun mépris pour les travailleurs. Pendant un temps, j'ai eu la chance d'avoir le choix. Je ne l'ai plus, mais je sais encore d'expérience l'intérêt qu'il y aurait à pouvoir choisir. "Personne n'aime travailler". Oui, mais dans cette foule silencieuse de gens qui ne font pas ce qu'ils aiment, on est pas tellement à admettre qu'on cherche à l'éviter, et qu'on se sent pas si mauvais que ça pour autant.
Bref. Pardon, j'ai polémiqué, c'est pas le lieu.
Chercher du boulot, donc. Le trou dans mon CV est énorme. Béant. Galactique. Stephen Hawking s'y intéresse pour ses prochaines conférences. Ensuite (et conséquemment...) je dois presque réapprendre l'alphabet, en terme de compétences professionnelles. Puis, trouver un type de poste où je me fais pas éjecter pour comportements non-corporate indiosyncratiques. Et si possible, moins de 30h, par semaines, cf étalage de crétin marginal pubertaire ci-dessus.
Premiers pas :    certains sont déjà franchis. Le plus probable, c'est à travers l'accompagnement social dont je bénéficie, finir par saisir le bon bout. Une bonne façon de rédiger mon CV (peut-être omettre mes diplômes), une bonne définition de mes objectifs et possibilités... Ouais, un bilan de compétence, un peu ça. Mais à destination d'un grouillot. Et le Pôle Emploi ne distribue pas facilement ce genre de prestations, surtout aux gens qui n'ont pas d'allocation chômage. Donc, voie longue. 
     Toutefois, autre option, maintenant que la ritaline me permet de ne pas zapper mes propres tâches, je devrais peut-être répondre à des offres auxquelles je craignais de ne pas correspondre, avec mes neurones réticents. C'est à dire, il y a quelques lignes, je te parlais de faire une recherche avec quelqu'un qui, derrière mon épaule, me dis "oui, on a déterminé ensemble que ça pouvait marcher". Là - beaucoup plus fort - ce serait répondre -c'est du pur délire - à des offres et des annonces, parce qu - mais c'est de la folie furieuse d'envisager cela - je me sens plus capable de ne pas merder qu'avant.
Pour l'instant, chercher un emploi comme tout le monde le fait, sans soutien ni encouragement, alors qu'évidemment c'est la bonne solution, je regarde cette méthode avec circonspection. Parce que même si je ressens mieux mes capacités et disponibilité mentales, j'ai toujours une confiance nulle. Idée : répondre à des annonces en échec programmé, réapprendre à encaisser les refus, oraux ou écrits, et réapprendre à me présenter.


JE VEUX REPRENDRE LE BLOG (et l'écriture)
Voilà qui est fait, tu me diras.
Difficultés :        j'ai pas tous les jours quelque chose à écrire. L'expérience des" trois trucs positifs à raconter" par jour est tenable, mais elle demande une discipline... qui chez moi ne vient qu'avec la connaissance de ma récompense.
Là, aujourd'hui, je connais l'utilité de cette entrée-ici, je veux me désembrouiller, mettre des perspectives. Mais au quotidien ? Il me faut le plaisir d'échanger, d'être lu. Que l'écriture participe à mes liens d'amitié. De nouveaux, mais aussi les amis plus anciens.
Premier pas :     mettre quelques contacts de mes copains et lecteurs dans une liste de diffusion de mise à jour, vu que 1) la plupart ne savent pas utiliser un flux rss 2) la plupart  peuvent parfois oublier ou ne pas se rendre compte que je bloggue aussi en espérant leur présence bienveillante.
Autre point, me refaire une liste de blogs que j'apprécie.
Conséquence probable : moins écrire sur le forum des polyamoureux. Ça eu beaucoup d'intérêt pour moi, c'était le seul endroit où je me décrassais le clavier, mais pour l'instant, ce serait mieux que j'en écarte mes pulsions graphomanes pour les employer ici. C'est sûr, ici, j'aurai bien moins facilement de réponses.
Retour de la question des "nourritures narcissiques" de mon écriture.
"métaproblème", je passe sur autre chose.

JE VEUX ÊTRE PRÉSENT POUR MES PROCHES ET MES AMIS
Pratiquement, je ne vois plus personne. C'est pas tout à fait absolument vrai, il arrive que je rencontre les gens par un ticket gagnant aux concours de circonstances et une conjugaison exceptionnelle de bonnes volontés, ça arrive, mais  de fait, c'est pas souvent.
Difficultés :      je ne répond jamais au téléphone, mais ce qui est bien pire, je rappelle très rarement. Et je fais rarement de propositions. Et si j'en fais une et qu'on m'accueille pas avec une débauche d'enthousiasme et une dix-milltiplication de mon propre élan de rapprochement, je suis, au mieux, déprimé parce que voilà ce que ça me coûte de pas être un ami présent, au pire, je me vexe parce que l'autre ne comprend pas qu'il fallait me texter parce que tout le monde le sait, merde, que je hais le téléphone, et tout le monde peut comprendre ça, si on le comprend pas c'est qu'on m'aime pas moi, évidemment, non ? Oui. Hem. Comme tu dis.
    Autre complication, mon mode de vie. Je suis chômeur. J'ai du temps : en journée et en semaine. Le soir et le w-e, je m'attache à donner de moi à ma fille ou à mon amoureuse, et, déjà ça, d'habitude, ça prend beaucoup.
Par ailleurs, pendant Pendant les 6 derniers mois, j'ai aussi pris du temps pour les indignés. Et puis parfois je vois un peu kapuchette qui crèche chez moi et m'a jamais aussi peu vu. Et puis parfois j'ai la tête en vrac parce que galérer rend pas très clair d'esprit (avec plusieurs raffinements dans le dawa psychique : le sevrage de mon antidepresseur avec nausées et vertiges (fini), la trouille de pas savoir quoi faire quand . Et puis parfois j'ai besoin d'être seul, on a même dire que c'est souvent, même si c'est aux heures où tout le monde il est sociable. 
Pour ces quelques petites choses... je ne sais pas m'organiser.

Premiers pas :     je me suis racheté un cahier de texte il y a un mois ou deux, et je l'utilise. J'ai pas encore un réflexe systématique, mais je tente de le prendre. Oui, un agenda d'adulte aurait été mieux, mais c'est beaucoup plus cher, si tu veux pouvoir écrire sans loupe.
Je peux tenter de m'inventer un emploi du temps. Lister ce que je dois faire de toute façon, pour mieux voir les espaces que je peux laisser. En n'ayant en tête qu'un "grand vide" à la place, je ne m'organise pour rien, même pas l'indispensable.


JE VEUX DÉRATISER MON APPARTEMENT.
Il s'agit encore, depuis - hm, trois ans ? - que j 'ai emménagé dedans, d'un endroit sale et chaotique. Il n'est pas hostile, à vrai dire j'aime vivre dedans, mais il est inhospitalier (j'en interdis toujours la visite à pratiquement tout le monde, ma fille n'y est venu qu'une fois), et comme tant d'autres aspects de ma vie, impropre à l'usage. Im-propre.
Difficultés :        la "penderie". Espace de bien deux mètres carrés, où tout ce qui est mal entassé empêche d'autre joncheurs d'appart de se ranger. C'est la Porte d'envahissement par les dieux du chaos chez moi, plutôt que d'être la solution.
Et sinon,  dans le reste de l'appart', tout le reste du bordel, chaises et objets que je ne sais pas où caser, comment installer, par où commencer. J'ai eu l'habitude de vivre dans un désordre réparti sur beaucoup plus de mètres carrés. Le désordre est resté, pas l'espace.
Premiers pas :     acheter quelques grands sacs plastiques où répartir une partie du problème de la penderie : des linges, draps, laines, qui ne me servent pas tous en permanence, mais que c'est pas une raison pour les laisser comme ça. Répartir ce linge en fonction des tissus. Laver. Plier. Atteindre les couches inférieures du désordre.
M'occuper des machins entassés sur les côtés du canapé.
Emmener mes chaises en bois et ma jolie table en verre à la cave, plus ou moins temporairement.

JE VEUX M'ENGAGER
J'aimerai continuer, plus précisément, à agir avec les indignés.
Difficultés :       l'engagement politique, c'est chronophage, et ce qui tend vers l'autogestion, encore plus. Si il n'y a pas de rigueur là dedans, ça marche pas. Je suis bien placé pour le savoir. Les indignés sont, pour beaucoup, soit des gens qui ne participent pas aux organisations politiques traditionnelles, soit qui s'en sont détachés, parfois autant par idéalisme que par un besoin personnel de liberté. Autrement dit, des gens qui sont jamais d'accord avec personne, par principe ou parce qu'ils ne désirent pas se mettre d'accord avec qui que ce soit. Ca peut-être très beau, quand, parfois, ça marche. Mais, souvent, comme pour ma vie personnelle donc, ça peut aussi être très foireux.
Premiers pas :    je tente de me rattacher à des personnes, plus qu'au mouvement lui-même. Essayer de m'organiser avec elles, avant de décider comment suivre les actions du mouvement.
Là je suis dans une phase de forte déception, avec les indignés. De frustration, aussi. Je comprend que je ne peux pas faire avancer les choses, je comprend pourquoi elles bloquent (le choix de la démocratie directe + la liberté d'expression Versus ya un moment où on doit prendre des décision, si possible pas à la dernière minute, et prendre des responsabilités, quand on veut que la démocratie soit autre chose qu'aller aux urnes de loin en loin).
Bref : j'ai pas beaucoup d'idées pratiques, et je vais attendre encore quelques jours pour constater si j'ai envie d'en avoir.


JE VEUX REFAIRE DU JEU DE RÔLE
Difficultés :         presque aussi chronophage que la politique. Et puis, lors de ma dernière tentative, personne n'arrivait à tenir les rendez-vous, y compris moi, alors qu'ils étaient pas non plus à un ryhtme effréné (un toutes les trois semaines). Les camarades concernés ont aujourd'hui, comme moi, un emploi du temps peu JiDéRocompatible, et, caractère ou circonstance, je me décourage trop facilement pour tenir ce genre de plan à bout de bras.
Premiers pas :      n'être que joueur, avec des gens que je connais pas et pour qui j'aurai pas à gérer l'organisation, mais je crois que ça me frustrerait presque autant, ou organiser avec des gens qui, comme moi, sont plutôt disponibles aux heures des bureaux, ou organiser sur des temps courts en soirée en semaine, ou ne faire qu'un très petit groupe (trois joueurs + moi), et ne laisser grandir le groupe que si l'assiduité est facile à assurer.

JE VEUX ME DESEMBROUILLER LE CRÂNE
Difficultés :        le sevrage d'antidépresseur a été éprouvant. A peu près la même facilité à réfléchir qu'avec une grosse grippe dans la tronche. Et une gueule de bois en bonus. Plus des vertiges et quelques passages à vide.
Fin de l'effexor = retour de plein de tonalités d'émotions plus fortes. Celles qui sont "fabriquées" par le sevrage de psychotrope, et celles qui sont juste les miennes dont j'avais perdu l'habitude.
Ma vie très insatisfaisante, emplie de peurs et d'impuissances : rembourser avec de l'argent que je n'ai pas, ne pas savoir quoi dire aux autres quand, ce que tu crains comme regard sur toi, c'est "tu peux pas comprendre ce qu'est la responsabilité vu que tu ne veux pas travailler, tu n'es pas un vrai père, pas un vrai ami".
Non, on m'a pas dit ça, évidemment. Mais quand on vit dans le merdier, on s'y indentifie, et parfois, on y est identifié. Et puis, je merde depuis si longtemps.
Bref, mes galères obscurcissent souvent mon jugement.
Premiers pas :      faire des plans. Ecrire, décrire, mettre au clair mes objectifs à court et long terme. Bloguer, si ça aide.
Autre aspect : aller chercher un psychiatre correct qui m'expédie pas en 5 secs et prend la CMU. Je dois me réapprendre, vider mon sac, trouver une version "médicale" de soutien moral, dire ce que je ressens pour en prendre conscience (si c'est que moi qui me regarde moi, je vais sans doute pas pouvoir voir tout ce qui se passe au dessus de ma nuque).