mercredi 22 février 2012

Ambition ?

Choses faites :
- séance thérapie
- gros détour marché par les Buttes-Chaumont, pour fatiguer un peu la machine, et puis ya du soleil. Joggeurs, Taï-chi, un enfant de deux ans de moins que Loulou qui joue à éclater au bâton les bulles de savon que lui fait son père, quelques mètres carrés d'une pelouse avec un reste de glace (neiges éternelles super locales), un jeune couple fait du badminton sur une pente à 60 %, un requin saute du bassin et bouffe trois caniches exagérément propres.
- un 8 de vittoz
- après une montée d'angoisse surgie de l'oisiveté, écriture, pour comprendre. Je sais pas si je redécouvre l'eau tiède, mais j'ai cru flairer une piste.
Donc, extrait :

Todolist. Tant à faire. Beaucoup de priorités secondaires. Ce que j'aurai dû faire. Et en même temps c'est des riens (rendre les livres à la bibli...).
Ca fait peur, parce que quand je fais ces choses anodines, pratiques, communes, je joue le jeu.
C'est reconnaître qu'ils ont raison, les chefs et les gens qui condamnent mes lenteurs et les profs qui me disaient "peut mieux faire".

Parfois faire ces petites choses me rend fier.
 Mais il y a un piège de "reconquête" après avoir perdu du temps à pas le faire. Je me sens héroïque d'avoir remonté la pente.
Ça joue à confirmer le côté "handicapchallenged" auquel je tend à m'identifier "par facilité". Fabrique le cadre, fait monter artificiellement la valeur, et je m'auto-congratule de faire un truc normal.

Mais aussi on doit s'auto-congratuler, vu que personne ne le fera. Assez généralement.
Et puisque moi, je peux savoir à quels moments c'était difficile pour moi. Maladroit, œdipé maousse, TDA, moi parce que moi ou whatever. Oui, j'ai eu du mal à le faire, quand pour toi c'est simple ou nécessaire. Mais je le fais. Le "bien" ou pas, pour l'instant...

La point d'équilibre, ça peut donc être de déterminer par moi même la difficulté, le critère de réussite.
Pas m'autodisqualifier en permanence pour ne pas avoir de réussite à produire - et finalement culpabiliser puisque c'était le critère d'autres gens qui me semblait constituer la réussite.
Les critères des autres paraissent si hauts. Cette endurance qu'il faut pour s'y maintenir.
Pour pas partir perdant : connaître mes critères, reconnaître mes résultats, trouver le moyen de ne pas renoncer intérieurement à ma propre estimation quand l'estimation normative ou personnelle est sévèrement différente.
Pas nécessaire d'être dans l'auto-évaluation permanente, même bienveillante. Ya des moments qui se font tout seuls.
Distinguer mon auto-complaisance, finalement anxiogène, de la bienveillance envers moi-même.
Un gros morceau de mon auto-rééducation, ça.

lundi 6 février 2012

Se battre à coups de coulpe

Je renâcle à reblogguer, et j'en ai envie.
Je peine à avancer sur l'introspexcavation de mon vampire psychique : un écrit autobidulien que je m'envoie à moi-même par mail depuis quelques semaines, à vocation thérapeutico-narcissique (encore) moins soucieux de forme que celui-ci,  où je tente de me colleter à une "honte d'être moi"que je n'arrive pas à dépasser
Je ne publie pas ça, parce que je ne sais pas - encore - faire mieux qu'avoir honte de ce que j'y dis. Parce que peut-être aussi c'est moins un "je pour jouer" que j'essaie de construire.
Le "je" de broken biscuits et des autres narcissites antérieurs n'était pas qu'un divertissement. C'est moi qui en suis un. Et je me vois obligé de devenir autre chose, de grandir. Et l'ingrédient "public élargi" ne marcherait pas, je crois, pour cette métamorphose-là.


Depuis tant de mois que ne je blogue plus vraiment, pourtant, il y a matière à écrire. Un quotidien qui a du sens, même si je le trouve dégueulasse au goût. Ce ne serait pas inutile pour le côté psy, ça n'empêcherait pas, si je fais tout pour que ça ne tourne pas en rond.

J'ai envie de reblogger, disais-je. D'abord pour te tenir au courant.
D'un autre côté, ce que j'ai à raconter, c'est triste, et je crains que tu me juges...
Ya de quoi.


Allez. Une petite liste de faits (un petit "mode prétérition", si ça te rappelle quelque chose).

- toujours avec la Grande Souris.
- sevrage de mon très vieil antidépresseur.
- Carte de transports pour pauvres, OK. RSA OK. CMU OK. Chômeur longue durée.
- départ de Kapuchette pour un chez elle
- suite à une stratégie de l'autruche avec les impôts et le syndic de copropriété, grosse emmerdes de fric. Par la suite écopées par mon père. TRES grosses emmerdes. Avec  huissiers, et même  assignation à comparaître.
- retour à la case anxiété généralisée. En partie, suite à une stratégie de l'autruche avec la majorité du spectre visible du réel...
- violente conscience que je dois sortir de temps en temps de ma caverne.
- et y faire beaucoup de ménage.
- En sus de la Grande Souris, appelé le Canard, Moumouth, couch-parleur et Kapuchette à la rescousse. Pu aussi, plus tard, me livrer à Ricqueta, et à mon père.
- la Grande Souris vit de son côté de bons gros moments de doute bien méchants
- contact providentiel avec un excellent cabinet médical de secteur 1.
- fin d'automne et fêtes de noël très sombres...
- ennuis de santé du côté de la famille de loulou. Ricqueta de plus en plus débordée.
- bilan de compétence en cours.
- stabilisation de l'humeur à coups de benzos.
- initiation à la méthode Vittoz
- passage du couch-parleur chez moi. Présence et coups de mains, tris, débarassage dans l'appart'. On dirait un peu moins l'intérieur d'un toxico.
- tentative de thérapie. Dans une assoc d'analystes, qui fait ça bénévolement.
- c'est pas gagné.


Pour résumer le cœur du problème derrière cette liste : j'ai trente-cinq ans, et je me sens incapable d'endosser la responsabilité de ma propre vie, du détail domestique aux questions d'avenir.
Je n'ai mis, toute ces années, que très peu de bonne volonté  à prendre les décisions et responsabilités les plus basiques ; celles qui assurent la subsistance et certaine dignité. Jusqu'ici, ma famille m'a protégé des conséquences les plus brutales de cette attitude puérile, et j'espérais avoir toujours assez de vent dans le dos pour avancer le minimum nécessaire.
C'est raté. Le résultat est minable. J'en suis responsable.

Faire moins nul, faire viable, arrêter de fuir...
"Vaste programme", m'aurait répondu le Général.

Oui, un bon clin d’œil masochiste pour conclure, parfait.